Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux classe dans les tiroirs la loi d’amnistie. Ousmane Diagne a décidé de dépoussiérer tous les crimes commis sous le régime de Macky Sall entre 2021 et 2024. Des enquêtes sont en cours.
Meurtres. Arrestations et détention arbitraires. Disparition des gendarmes Fulbert Sambou et Didier Badji. Sans langue de bois, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, remet en cause la loi d’amnistie votée à l’Assemblée nationale à la veille de la présidentielle de mars 2024. Ousmane Diagne a affirmé samedi que «toute la lumière » sur les dizaines de morts lors de la répression violente de manifestations politiques entre 2021 et 2024, sera faite. Il s’exprimait lors du vote du projet de loi portant suppression du Haut Conseil des collectivités territoriales (Hcct) et du Conseil économique, social et environnemental (Cese) adopté à la majorité des membres du Parlement (134 voix), 8 contre et 2 abstentions. Si la loi est promulguée dans les prochains jours par le Président de la République, le Cese et le Hcct disparaissent de l’ordonnancement institutionnel du Sénégal.
« Nous avons été interpellés sur la nécessité de faire la lumière sur ces décès. Une enquête est en cours, car c’est une question de principe et de crédibilité. Pour des faits aussi graves dont certains ont été diffusés en direct sous l’œil des caméras, il serait inadmissible de ne pas agir », a-t-il déclaré, d’emblée, précisant que les responsabilités vont être situées.
« Les responsabilités seront situées et les commanditaires répondront de leurs actes », a-t-il indiqué et de faire savoir : «Que ces morts entre 2021 et 2024 lors de violences politiques puissent rester impunies, ce serait un mauvais signal. Ce serait tout simplement asseoir un climat d’insécurité que rien ne saurait justifier. C’est pour vous dire que sur cette affaire, nous allons nous efforcer, nous atteler de faire en sorte que toute la lumière soit faite. Et je vous assure que le travail est déjà entamé. Nous allons nous assurer que toute la lumière soit faite sur ces événements », a rassuré le Garde des Sceaux. Concernant la disparition de Fulbert Sambou et de Didier Badji, le Garde des Sceaux révèle : «Cette affaire est en cours d’instruction. Cela signifie que, logiquement, elle a été ouverte à des fins de recherches mais c’est aussi une affaire publique. Elle saura déterminer les conditions dans lesquelles ces honorables gendarmes sont disparus. Mais les commanditaires et auteurs de tout délits ou crimes, répondront de leurs actes de la manière la plus rigoureuse possible », a rassuré le Garde des Sceaux.
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