Le Programme d’urgence pour l’insertion socioéconomique et l’emploi des jeunes, communément appelé ‘’Xëyu ndaw ñi’’ est une initiative mise en œuvre depuis avril 2021. Il est financé avec 450 milliards de francs Cfa pour la période 2021-2023, soit 150 milliards par an. Pour Me Augustin Senghor, le football ne doit être privé d’une telle opportunité. « J’ai la chance d’avoir été président de club de football, président de club de basket pendant 8 ans puis président de Fédération. Nous avons, à travers le sport, la possibilité de créer énormément d’emplois. Comment se fait-il qu’on ait le programme ‘’Xëyu ndaw ñi’’ sans avoir une part pour permettre aux sportifs d’en vivre. Le football mobilise 3000 emplois. Peut-être, les moyens ne sont pas importants – avec un salaire de 200 à 600 mille FCfa par mois – mais c’est une bouffée d’oxygène pour les familles », a développé le président de la Fédération sénégalaise de football, ce mercredi, lors de la cérémonie d’ouverture du Dakar Summit. Il parlait de l’entrepreneuriat sportif comme moteur de développement économique en Afrique.
Le maire de Gorée a commencé par féliciter les structures comme Prim’s, composé de jeunes sénégalais, qui ont fait le pari d’investir dans le développement de l’économie du sport et d’initier cette nouvelle tendance. « Car il y avait peu de séminaires, rencontres d’échanges. Nous, dirigeants et acteurs, en redemandons. Nous demandons aux autres de suivre le chemin que vous avez tracé. Le sport est à la croisée des chemins. Les résultats du football, on a tellement attendu. Mais ce n’est que le début d’une longue chaine de performances de notre sport en général. On a tendance à l’oublier. Pendant que le football ne gagnait pas, d’autres disciplines ont brillé. Le sport est à une nouvelle dimension dans le monde et le Sénégal doit être dans le sillage de ce qui se fait partout ailleurs. A l’image des plus grands événements comme la NBA. J’ai assisté l’année dernière aux matchs de basket de la Conférence du Sahara (BAL). C’était un show ! Cela montre le chemin à faire. Les performances de joueurs, toutes disciplines confondues, font que notre pays est respecté. Mais il faut voir comment le sport peut apporter une valeur ajoutée. Pour cela, il faut des infrastructures, un cadre juridique et institutionnel et, surtout, le nerf de la guerre : l’argent », a-t-il expliqué.
A l’en croire, aucune économie ne peut s’installer sans le financement. « Le financement public est incontournable, nécessaire pour nos sports car nous sommes des pays en voie de développement. Il faut donc un boost à travers des politiques sportives et financières. On sait que cela occupe une bonne place dans le PSE du président Macky Sall. Dans les énoncés, la place y est mais il est important, ne serait-ce que pour les premières années, de le promouvoir par un accompagnement. La salle Dakar Arena n’est pas loin du terrain d’entraînement des Lions (annexe), en plus du stade Abdoulaye Wade qui est un échantillon qui montre à quelle infrastructure nous devons aspirer si nous voulons rester les meilleurs. Le cadre juridique et institutionnel est aussi capital car cela définit la fonction de l’économie du sport et son encadrement. Contrairement aux autres secteurs économiques, le sport doit rester avec ses règles, avec une auto-régulation interne par les Fédérations et externe par l’Etat. Il faut des mutations légales sur le plan réglementaire. Nous devons également insister dans l’aspect managérial. Beaucoup de présidents disent fièrement qu’ils sont des managers de sport. Il y a des formations dédiées. Il faut donc ce genre de pratique moderne à travers les programmes de la FIFA/CIES et de l’INSEPS. Mais on ne les retrouve pas tous dans les fédérations. Il faut que les dirigeants acceptent de leur faire jouer ce rôle mais il faut aussi qu’ils acceptent de venir gravir les échelons », a-t-il dit tout en saluant l’organisation prochaine des Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) en 2026. Ce qui montre la force et la puissance de l’événementiel dans le sport. Cela permet, selon lui, de résorber un gap en infrastructure et en organisation.