Le Port autonome de Dakar a traité 89 000 tonnes de nitrate d’ammonium en 2019 dont 74 000 destinés au Mali.
Durant ces cinq dernières années, 85% de ce produit est allé chez le pays voisin.
Une manière pour Aboubacar Sadikh Beye d’assurer que les fameuses 3050 tonnes étaient juste transit. Et qu’ils ont été évacués sous bonne escorte de la Gendarmerie.
Rien à voir avec le cas de Beyrouth, au Liban, où le nitrate à l’origine de l’explosion était stocké dans un hangar pendant 6 ans.
Invité du Grand Jury du Dimanche, sur Iradio, il a soutenu que le Port est l’endroit le plus indiqué pour le traitement de ces produits dangereux. Il est question, dans le cadre du plan stratégique de transformation 2019-2023, d’aménager 5 hangars établis sur 9 hectares. Et les produits ne seront pas stockés longtemps.
Le Port peu impacté par la Covid-19
Sur un autre registre, il apprend que le Port de Dakar n’est pas si affecté par la Covid-19.
“Nous vivons cette pandémie comme tous les sénégalais avec peut-être l’avantage d’avoir préparé le terrain. On avait demandé la fiche de santé des passagers des navires. Avant le 2 mars déjà. Pour éviter que le Port soit une porte d’entrée du virus. On s’en sort bien. Au plan mondial c’est 30% de contraction. Au Sénégal, on est à moins de 6% en produits d’exploitation.”
L’ancien directeur de l’ANSD (2014-2017) demeure convaincu que l’activité maritime devrait être au centre des préoccupations de l’investissement. Une opportunité à saisir avec cette pandémie vu que sur le plan macroéconomique, on va vers une redistribution des rôles.
A ses yeux, l’Amérique et l’Europe réfléchiront à ne plus mettre tous les œufs dans le même panier (Chine). Et des pays comme le Maroc, le Rwanda, le Sénégal devraient profiter de la délocalisation. D’où l’importance de la mise en œuvre du Port de Ndayane.