Dans sa chronique hebdomadaire, le leader du mouvement Tekki a émis des réserves sur ce qu’il appelle une dualité dans la gestion de l’économie sénégalaise. Ce qui pose problème selon Mamadou Lamine Diallo. Et pour cause.
« Abdoulaye Daouda Diallo (ministre des Finances et du Budget) doit trouver au moins 1000 milliards pour contenir le niveau de la récession et payer la dette et les arriérés intérieurs dus aux banques, aux entreprises et aux travailleurs, greffiers et autres et compléter le Fonds Covid. Hott (ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération internationale) planche sur l’économie post-covid avec l’armée mexicaine des soi disant économistes de la galaxie FayeSall et invente des chiffres pour un PSE à l’agonie. Tout cela manque de cohérence », a-t-il dit.
Pour le député de l’opposition, le débat économique post-covid n’a de sens que s’il concerne l’industrialisation du Sénégal, sur quelle période et comment. Autrement, « un rafistolage du PSE et ses béquilles, PUDC, PUMA n’a aucun intérêt sauf pour la nouvelle aristocratie FayeSall qui veut asseoir l’émirat gazier, en prenant le gaz, le pétrole, le foncier, les bâtiments de l’Etat, la prison et le stade Assane Diouf de Rebeuss, les compteurs de la Senelec, la pêche, le littoral et son air pur, les gazelles oryx, les forêts de Casamance, etc. »
« Il est bon que le peuple sénégalais sache les positions des partenaires. Le président de Chine Xi Jing Ping a le mérite de dire clairement sa position ; l’Afrique est dans une période de pré-industrialisation, elle doit construire des infrastructures. En face, il y a le Monde occidental, pour nous France, FMI et Banque Mondiale qui fixent les orientations de politique économique, et pour lequel, il faut chercher une croissance minimale qui permet de garantir la stabilité sociale et le succès des quelques investisseurs occidentaux autour de la rhétorique de la lutte contre la pauvreté », a-t-il avancé.
Avant d’ajouter : « BBY est depuis 2012 le canal politique chargé de la gouvernance d’un tel régime économique. Le président Macky Sall va s’y rendre pour savoir quoi faire avec ses finances publiques et sans doute la situation explosive au Mali, en Côte d’Ivoire, en Guinée et au Burkina. Mais une telle stabilité sociale voulue par les partenaires occidentaux dépend de deux conditions, les inégalités sociales et la croissance démographique. En aucune manière, cette stabilité sociale ne peut être garantie lorsque la croissance démographique dépasse 2% par an, même si les inégalités sociales sont contenues. Ce qui est impossible avec une équipe de prédateurs au pouvoir mus par l’accaparement des ressources publiques et naturelles, le foncier notamment. Il faut sortir de ce piège, de ce trou noir et établir la gouvernance démocratique et lancer l’industrialisation. Celle-ci détermine le type et le rythme des infrastructures à construire. »