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‎Kaolack : délestages à répétition, un paradoxe dans un pays pétrolier

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Dans les quartiers de  Médina Baye, Sam,  Ndorong, Médina Mbaba, entre autres, l’obscurité s’installe presque toutes  les nuits. Alors que le pays célèbre ses récentes découvertes de pétrole et de gaz, les habitants continuent de vivre au rythme des coupures d’électricité. « Chaque soir, on se prépare avec des bougies et des lampes torches. Le frigo est devenu inutile », raconte Pape Thior vendeur de poisson, qui a perdu plusieurs milliers de francs Cfa à cause de produits avariés.

<span;>‎Depuis plusieurs semaines, la fréquence des délestages s’est accentuée. Les coupures durent parfois plusieurs heures, voire toute la nuit, perturbant la vie quotidienne, les activités économiques et le moral des habitants.

‎Un paradoxe national

‎En 2023, le Sénégal a commencé à exploiter son pétrole offshore, promettant une ère nouvelle d’indépendance énergétique et de prospérité économique. Mais sur le terrain, la réalité est tout autre, a constaté Abdou Salam Diop, habitant de Médina Baye.

Les artisans, commerçants et petites entreprises sont les plus durement touchés. Dans les ateliers de couture, les machines restent à l’arrêt. Les vendeurs de glace accusent le coup, les restaurateurs perdent des marchandises. Les élèves candidats aux examens Bac ou BFEM, eux, peinent à réviser la nuit. ‎« Nous vivons dans un pays pétrolier, mais on se croirait au moyen âge dès que le courant part », s’indigne Cheikh Fall élève en classe de 3ème.

‎Les attentes d’une population épuisée

‎Le gouvernement a promis une amélioration de la situation avec l’arrivée de nouvelles centrales électriques et un meilleur réseau de distribution d’ici 2026. Mais la population perd patience. Pour beaucoup, le rêve pétrolier reste un mirage. Tant que les promesses d’une électricité fiable et accessible à tous ne seront pas tenues, la flamme de l’espoir risque de vaciller…tout comme la lumière dans les maisons chaque soir.

Ndiaye Kébé BIAYE 

(Correspondant à Kaolack) 

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