Le commerce mondial est en pleine tempête, en raison de tensions socioéconomiques et/ou diplomatiques comme la hausse de droits de douane imposée par les États-Unis. Au Sénégal, cette situation a entre autres poussé l’Amicale des commissaires aux enquêtes économiques du Sénégal (ACEES) à tenir ce samedi une journée de réflexion. À ce titre, autorités publiques, chercheurs, représentants du patronat et autres acteurs économiques ont posé le débat sur les moyens de renforcement de la souveraineté industrielle et commerciale.
« Nous sommes dans un moment charnière. Avec les nouvelles mesures unilatérales prises par les États-Unis, dont la hausse des droits de douane de 10 %, nos produits exportés perdent en compétitivité. Cela nous oblige à repenser entièrement notre stratégie industrielle et commerciale », a admis le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Gueye Diop. Cela coïncide justement avec la volonté des nouvelles autorités de bâtir une industrie solide, à même de réduire la dépendance aux importations. Ce qui passe un investissements massif dans des secteurs comme le textile, l’agroalimentaire, l’engrais, le pétrole, le gaz… Le non moins maire de Sandiara de proposer de taxer davantage les produits importés concurrents non sans alléger les charges sur les intrants industriels. « Si nous ne protégeons pas notre industrie, nous risquons de répéter les erreurs des années 80 et 90 où nos unités ont fermé à cause de l’ouverture sans limite aux produits étrangers », a-t-il alerté.
Au sein de l’ACEES, l’on estime que c’est le contexte international qui impose ce thème vu ses conséquences directes sur notre économie. Pour son président Mamadou Lamine Ndiaye, « il faut anticiper, proposer des mécanismes de défense commerciale, et enrichir les politiques publiques avec des expériences concrètes ». Des exemples parfaits ne manquent pas à l’image des mesures restrictives appliquées sur la filière avicole, l’oignon et la pomme de terre. Ce qui a permis, d’après lui, un développement local significatif. « Ces résultats montrent que la protection intelligente fonctionne, à condition que l’État accompagne réellement les acteurs économiques », a-t-il préconisé.
