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Hôpital Dalal Jamm : plus de 200 nouveaux cas de cancer de l’enfant par an

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La Journée internationale du cancer de l’enfant a été célébrée ce samedi à l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye (Dakar), où il y a la seule unité de prise en charge dédiée au Sénégal. Une opportunité pour parler de la portée de ce fléau au Sénégal et le travail qui est fait pour le réduire à sa plus simple expression. Beaucoup de gens ignorent son existence. Or, plus de 200 nouveaux cas y sont recensés par année, alors que, entre 800 et 1200 y sont attendus normalement, a expliqué docteur Mame Ndella Diouf, oncologue pédiatre à l’hôpital Dalal Jamm. « Donc, il y a beaucoup de malades qui n’arrivent pas parce qu’ils n’ont pas été diagnostiqués ou encore parce qu’ils n’ont pas les moyens d’arriver sur Dakar et que la prise en charge coûte quand même chère », a-t-elle laissé entendre.
Le fait d’abriter la seule unité créé aussi d’énormes difficultés.
En quête de décentralisation
« L’unité d’oncologie pédiatrique existe depuis l’année 2002. Malheureusement, au Sénégal, elle est la seule, il n’y a pas encore une véritable décentralisation. Actuellement, il n’y a que 4 oncopédiatres. D’autres qui sont formés mais qui n’ont pas encore de service pour pouvoir pratiquer l’activité. En plus de ces difficultés, nous n’avons pas encore un service assez grand pour accueillir tous ces enfants. Nous sommes hébergés actuellement dans le service de pédiatrie qui est hébergé également dans le service de chouette et de pédiatrie. Donc nous sommes trois dans un même service. La capacité est à 10 lits avec une salle d’hôpital du jour qui contient 12 fauteuils de chimiothérapie mais le nombre de malades étant largement supérieur à ça, nous avons la possibilité d’hospitaliser dans les autres services. Ce qui constitue un frein quand même à la présence de ces enfants. On n’a pas tout ce qu’il faut pour poser des diagnostics précis, il faut relever le plateau technique au niveau des laboratoires, des services de radiologie, des services d’anapathie pour pouvoir poser des diagnostics précis afin de donner le traitement qu’il faut à ces enfants parce qu’ils seront bien classés », a ensuite fait comprendre la spécialiste.
En plus du plateau technique, se pose le problème des médicaments : des anticancéreux qui ne sont pas tous gratuits ni disponibles non plus. « Le cancer est très proche de la douleur, ils font leur chemin ensemble. La disponibilité de la morphine également fait défaut, surtout la forme qui est adaptée aux enfants, c’est-à-dire la forme sirop. Donc les pharmaciens devraient s’impliquer davantage pour mettre à disposition non seulement ces médicaments mais également la morphine », a-t-elle ajouté.
Le diagnostic précoce, la seule arme 
Il n’y a pas de prévention dans les cancers de l’enfant. Donc, l’arme pour pouvoir les guérir – c’est le cas dans les pays industrialisés autour de 95% – c’est le diagnostic précoce. « Il faut qu’on éduque les populations, qu’on les informe pour qu’ils puissent envoyer les enfants très tôt et qu’une fois sur place, ils trouvent du personnel, mais du personnel de qualité qui soit formé et qui soit apte à leur dispenser des soins de qualité pour pouvoir avoir de bons taux de survie », a relevé Dr Diouf.
L’autre aspect concerne la subvention de la prise en charge de l’enfant. « On sait qu’au Sénégal, 50% de la population a moins de 19 ans et le cancer représente 1% de tous les cancers. Ce n’est pas une mince affaire, certes, mais c’est quelque chose que le gouvernement peut prendre à bras de corps pour pouvoir subventionner totalement, de manière gratuite, la prise en charge de ces enfants.

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