Des milliers de personnes restent prises au piège ce mardi sur le site du principal hôpital de Gaza, au milieu de combats entre le Hamas et l’armée israélienne. Depuis des jours, les affrontements entre combattants du Hamas et soldats israéliens se concentrent autour du complexe al-Chifa, soupçonné par l’armée d’abriter des infrastructures stratégiques du Hamas. « J’espère et je m’attends à des actions moins intrusives à propos de l’hôpital » al-Chifa, a déclaré, à la Maison Blanche, le président Joe Biden.
► Des tanks israéliens sont massés mardi aux portes du principal hôpital de Gaza, considéré comme un repaire stratégique du Hamas, Joe Biden appelant toutefois Israël à la retenue pour protéger les milliers de personnes coincées sur place.
► Selon l’ONU, environ 10.000 Palestiniens (patients, personnel, personnes déplacées par les combats) s’entasseraient sur le site de l’hôpital, voire davantage selon des responsables locaux.
►Le Hamas « a perdu le contrôle à Gaza » et ses combattants « fuient vers le sud », a affirmé lundi le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant après plus de cinq semaines de guerre avec le mouvement islamiste palestinien.
►Plus que 48h avant que les activités humanitaires de l’UNRWA ne cessent, a déclaré lundi son directeur Thomas White. D’ici là, leurs réserves de carburant seront à sec. Israël refuse toujours de laisser le fuel entrer par le passage de Rafah, à la frontière sud du territoire.
10h52 : L’armée israélienne a annoncé mardi la mort de Noa Marciano, une soldate de 19 ans otage du Hamas à Gaza, au lendemain de la diffusion par le mouvement islamiste d’une photo la présentant comme « tuée par un bombardement » israélien. « Le caporal Noa Marciano de la ville de Modiin (…) est déclarée décédée par l’armée. Elle avait été enlevée par l’organisation terroriste Hamas », a indiqué l’armée dans un communiqué, ajoutant avoir informé la famille de la jeune femme. C’est la première fois que l’armée confirme l’identité d’une des quelque 240 personnes prises en otages et emmenées dans la bande de Gaza lors de l’attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.
Lundi soir, le porte-parole de la branche armée du Hamas, qui se fait appeler Abou Obeida, avait annoncé la mort de la soldate dans la bande de Gaza. « L’ennemi frappe et il n’y a pas que la vie des civils palestiniens qui est en danger, l’ennemi se moque de tuer les prisonniers: la preuve, il a tué la prisonnière soldate, enlevée vivante (…) mais qui a été tuée il y a plusieurs jours dans un bombardement de l’ennemi », avait affirmé Abou Obeida. Le Hamas avait également diffusé une vidéo de la jeune femme tournée selon lui le 4 novembre, dans laquelle elle réclamait sa libération.
9h15 : Le directeur de l’hôpital al-Chifa affirme qu’au moins « 179 corps » ont été enterrés dans une « fosse commune » creusée dans le complexe de l’hôpital. Il précise que parmi eux figuraient sept bébés prématurés morts faute d’électricité pour les maintenir en vie. « Nous avons été obligés de les enterrer dans une fosse commune », a affirmé le docteur Mohammed Abou Salmiya. « Il y a des corps qui jonchent les allées du complexe hospitalier, et les chambres frigorifiées des morgues ne sont plus alimentées » en électricité car aucune goutte de carburant n’est entré dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre, a-t-il ajouté.
Mardi, « une femme et un homme en soins intensifs sont morts », a rapporté le docteur Abou Salmiya, portant à 29 le nombre de patients en soins intensifs morts depuis la coupure de l’électricité à al-Chifa samedi. Un journaliste collaborant avec l’AFP à l’intérieur de l’hôpital, le plus grand de la bande de Gaza, a rapporté que l’odeur des corps en décomposition était étouffante. Les combats et les frappes aériennes se sont poursuivis toute la nuit, a-t-il ajouté, mais de façon moins intense que les nuits précédentes.
Rfi