L’Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD) se soucie de la gestion de l’hygiène menstruelle chez les filles. Dans le cadre du projet ‘’Santé en lumière’’, elle a organisé hier un atelier de sensibilisation du côté du Lycée John Fitzgerald Kennedy (Colobane, Dakar). Un sujet parfois tabou entre mère et fille, entre soeurs ou entre filles. Cet amphi pédagogique réussi grâce au soutien de la Fondation Bill & Melinda Gates a permis de lever les doutes, de rôder les bonnes pratiques. En bonus, l’AJSPD a fait un don de milliers de serviettes hygiéniques.
Tout est parti d’un constat alarmant. D’après la chargée de la communication de l’Association nationale des sages-femmes d’Etat, Ramatoulaye Diouf Samb, 83,26% des filles ne sont pas préparées à accueillir sereinement leurs premières règles. Ce qui n’aide pas, c’est surtout l’absence de sensibilisation, de produits sanitaires et de blocs sanitaires adaptés.
‘’D’habitude, nos parents ne veulent pas en parler. D’abord, le nom qu’on donne aux menstrues, cela reflète quelque chose de sale. Alors que c’est humain, une réalité physiologque, cela fait partie de la femme, de la fille’’, a-t-elle dit. D’où l’impératif de les préparer psychologiquement. Car, prévient-elle, une mauvaise gestion des règles peut entraîner des infections chroniques, l’infertilité .
La précarité menstruelle touche environ 500 millions de femmes et filles dans le monde. C’est donc un enjeu de santé publique et d’équité, d’après la sage-femme.
De son côté, la proviseure du lycée Kennedy, Sarah Fatimata Sow, avance que des dispositions sont prises pour faire vivre une bonne hygiène menstruelle à ses élèves âgées de 11 à 19 ans. ”C’est pourquoi, nous avons mis en place beaucoup de blocs sanitaires”, a-t-elle déclaré, ajoutant que les concernées ont la possibilité d’avoir une serviette hygiénique au niveau de l’infirmerie ou de l’administration. Ce qui leur permet de rester en classe pour suivre correctement les cours.