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Gaz naturel liquéfié : le Sénégal et de la Mauritanie entrent officiellement dans le cercle restreint des pays exportateurs

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Accompagné de son homologue Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Président de la République islamique de Mauritanie, le Président Bassirou Diomaye Faye a effectué hier une visite historique sur la plateforme gazière Grand tortue ahmeyim (Gta). «Ce projet est d’abord l’histoire d’une ambition partagée, forgée dans la volonté de maîtriser notre destin énergétique, économique et souverain. En exploitant nos ressources, nous avons choisi de ne pas rester à la périphérie du progrès, mais d’en devenir des acteurs majeurs. Une traversée semée de défis, mais tenue avec rigueur. Depuis la signature de la décision finale d’investissement en 2018, le chemin parcouru a été long, sinueux, parfois même incertain. Mais chaque difficulté a été une leçon, chaque retard une opportunité d’exiger mieux. Oui, des retards ont eu lieu. Mais la vigilance et la détermination de nos équipes respectives dans un esprit de partenariat exigeant avec les compagnies impliquées ont permis de redresser la trajectoire. A toutes ces générations de Sénégalais et de Mauritaniens qui ont rendu ce jour possible, j’exprime mes vives félicitations et la reconnaissance patriotique de toute la Nation sénégalaise », a indiqué le Président Bassirou Diomaye Faye.

«Aujourd’hui, grâce à l’engagement sans faille des États et des compagnies nationales, la phase 1 du projet est opérationnelle. Depuis le 9 février 2025, l’unité de liquéfaction du gaz naturel a officiellement lancé sa production de gaz naturel liquéfié, avec une capacité annuelle attendue de 2,3 millions de tonnes. Ce projet est aussi l’illustration d’une coopération bilatérale lucide et ambitieuse entre le Sénégal et la Mauritanie. Nous avons choisi ensemble le chemin de la transparence, de la gestion concertée et de l’équité. Le développement conjoint d’un champ transfrontalier de cette envergure est inédit dans notre région et, peut-être même, dans le monde. Il constitue un modèle de diplomatie énergétique pragmatique, au service des peuples », s’est félicité le Chef de l’Etat avant d’ajouter : «Mais permettez-moi d’insister sur un principe qui, pour nous, est non négociable : la priorité absolue accordée à l’approvisionnement des marchés nationaux en gaz. Ce gaz est d’abord un levier de développement local, un carburant pour notre souveraineté énergétique, un moteur pour l’industrialisation et la transformation structurelle de nos économies. Sur cette base, le Sénégal a posé des jalons importants pour livrer une partie de ce gaz sorti des entrailles de nos côtes maritimes au marché local. Ainsi, le contrat de construction du segment Nord du Réseau gazier sénégalais (Rgs) a été signé. Ce réseau permettra d’acheminer le gaz de Gta vers la centrale de Gandon, future centrale électrique, pivot de l’électrification du nord du pays. En même temps, capitalisant sur les infrastructures de gazéification au large de Dakar, l’Etat pousse ses contractants à soutenir la demande croissante en gaz du pays par le biais du gaz naturel liquéfié provenant directement de Gta. D’ici 2027, 20 à 25 % de la production de Gaz naturel liquéfié de la phase 1 de Gta pourraient être orientés vers le marché domestique pour une baisse structurelle du prix de l’énergie dans notre pays. Demain, avec les phases futures de ce projet, c’est notre industrie, nos écoles, nos hôpitaux qui bénéficieront directement de cette ressource », a annoncé le Chef de l’Etat qui a salué saluer l’esprit d’ouverture de Bp qui a marqué son accord pour travailler étroitement avec les deux États et les compagnies nationales afin de concrétiser cette priorité nationale. «Nous serons attentifs et veillerons à la réalité de cette orientation stratégique. Ce gaz n’a de valeur pour notre peuple que s’il produit de la lumière, de la croissance, de la dignité. La valeur passe aussi par le contenu local qui est l’un des piliers d’un développement inclusif. Sous ce chapitre, malgré des limites à surmonter, les quelques chiffres à date restent encourageants : le projet Gta a déjà permis de créer plus de 3 000 emplois directs et indirects, entre la phase de construction et la mise en production ; plus de 250 jeunes Sénégalais et autant de mauritaniens ont été formés dans des métiers techniques liés au gaz offshore. Pour aller plus loin, en janvier 2025, en marche de la visite du Premier ministre Ousmane Sonko à Nouakchott, un acte additionnel sur le contenu local a été signé, instaurant une nouvelle ère de vigilance partagée. Il est désormais impératif que les entreprises sénégalaises et mauritaniennes soient traitées et associées en priorité dans les marchés et que la main-d’œuvre locale soit au cœur des chaînes de valeur, notamment dans le cadre du transfert de compétences et de technologie », a plaidé le Chef de l’Etat non sans conclure : « Nous n’oublions pas que ces installations se trouvent en mer, dans des espaces partagés avec les pêcheurs, les communautés côtières, les forces de défense et de sécurité. C’est pourquoi des mesures inédites ont été prises : une coopération active entre les marines nationales sénégalaise et mauritanienne, la mise en place d’un comité régional de concertation à Saint-Louis, le dialogue permanent avec les communautés locales.  Sécuriser les plateformes, c’est aussi sécuriser la paix sociale et la stabilité de nos territoires ! Ce que nous vivons aujourd’hui avec Gta n’est qu’un début. Le potentiel gazier du Sénégal est immense. D’autres projets se profilent, comme Yakaar-Teranga, qui devra lui aussi respecter les mêmes principes : priorité au gaz domestique, développement inclusif, exigence environnementale.

L’enjeu de notre génération est de réussir la transition entre ressources naturelles et prospérité partagée. Le gaz ne sera une bénédiction que s’il est directement utile aux populations notamment en électrifiant leurs foyers, en formant les jeunesses ou encore en créant des industries génératrices d’emplois et de valeur ajoutée.  Ce gaz ne peut être exclusivement un simple flux d’exportation. Il doit être un levier de transformation nationale. En visitant cette plateforme aujourd’hui, je ne vois pas seulement des infrastructures techniques. Je vois un acte de souveraineté. Je vois un pont vers un avenir meilleur. Je vois le courage de deux nations qui ont décidé de maîtriser leur destin. Et je finirai par un proverbe populaire en Afrique et au Sénégal : « L’eau qui coule à la source doit d’abord désaltérer les siens ». Notre gaz doit d’abord nourrir notre économie, éclairer nos foyers, inspirer notre jeunesse », a conclu le Président de la République.

Libération

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