C’est une sortie dont on pouvait tout attendre, sauf le fait de plaire à Bamako. Invitée à prendre part au Forum pour la paix et sécurité en Afrique de Dakar dont la clôture est prévue mardi 25 octobre, la secrétaire d’Etat française chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux, Chrysoula Zacharopoulou, n’a pas été tendre avec les autorités de la transition malienne. Selon Sud Quotidien, dans son allocution lors de l’ouverture, lundi 25 octobre de la huitième édition de ce conclave qu’abrite chaque automne la capitale sénégalaise, elle a, publiquement, accusé le régime de Bamako d’avoir relégué au second plan la lutte contre le jihadisme au profit de sa propre sécurité.
« Face à des autorités maliennes qui ont décidé de privilégier leur propre survie politique au détriment de la lutte contre le terrorisme, les conditions politiques n’étaient plus réunies pour que la France continue de travailler aux côtés des forces armées maliennes », a-t-elle déclaré. Sans surprise, la réponse de Bamako ne s’est pas fait attendre.
Lors de son intervention, mardi 25 octobre, à la plénière consacrée aux crises globales et souverainetés en Afrique, le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, a qualifié le discours de Mme Zacharopoulou de « grande opération de relation publique mais qui manque de sincérité ». « C’était du politiquement correct à entendre, mais c’est très loin de la réalité. Elle a indiqué que le régime à Bamako se bat pour sa survie. Je crois qu’un régime qui a une telle assise populaire n’a pas à s’inquiéter pour sa survie. Le Mali se bat pour sa survie en tant qu’État. Et la survie de l’État malien a été menacée parce que la France à la tête d’une organisation internationale est intervenue en Libye pour une opération dont on ne sait pas jusqu’à aujourd’hui l’objectif recherché », a-t-il lancé.
« Qu’est-ce qui a été fait pour gérer le service après-vente et éviter qu’une opération étrangère ne finisse par une déstabilisation de l’ensemble de la région », s’est-il in-terrogé avant de préciser que « la survie dont on parle, c’est la survie de nos États ».
La vieille, la représente française au Forum de Dakar a indiqué que son pays ne compte plus se substituer aux forces armées africaines pour assurer la sécurité sur le continent. Cette idée a été bottée en touche par le chef de la diplomatie malienne.