Dans l’épais nuage de milliards brassés par la pandémie de Covid-19, le marché du riz s’est imposé comme l’un des plus opaques. C’est là que les enquêteurs de la Division des investigations criminelles (DIC) ont commencé à creuser, convoquant tour à tour les opérateurs économiques qui avaient remporté de juteux contrats.
Parmi eux, l’importateur de riz, Moustapha Ndiaye. À la différence d’autres, rapporte L’Obs, son passage n’a pas débouché sur une mesure de garde à vue. Ce qui est rendu possible par une erreur de date dans le rapport de la Cour des comptes, qui a ouvert une brèche juridique en sa faveur. L’arrêté évoqué pour justifier une surfacturation remonte à 2013, donc inapplicable en 2020. Sauf exception, le cadre juridique en matière de vente de denrées alimentaires repose sur la liberté des prix.
D’après L’Obs, il a expliqué aux enquêteurs que sa société a été sollicitée par les services du ministère du Commerce du besoin urgent de riz. Pour une commande de 30 000 tonnes, sans appel à concurrence. À l’origine, la commande portait sur 65 000 tonnes mais l’homme d’affaires n’a pu en livrer que 30 000. Il a remis à la DIC une laisse de documents censée établir régularité de la transaction.
L’Obs