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Covid-19 en Afrique : vers un rebond de croissance en 2021

Un rebond de croissance économique l’ordre de 3% en 2021 est prévu en Afrique. Contre -3,4% dans le pire des scénarios pour 2020.

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Un temps épargné par la propagation de la Covid-19, le continent voit ses chiffres gonfler au fil des journées.

Près de 510 000 cas positifs sont recensés pour 11 978 morts et donc 251 103 sous traitement.

Dans le supplément aux « Perspectives économiques en Afrique 2020 » de la Banque africaine de développement consulté par le Journal de Dakar, les gouvernements et les partenaires au développement sont invités à intervenir de manière mieux coordonnée, plus ciblée et plus rapide pour limiter efficacement les répercussions de la crise sanitaire.

Car près de 49 millions d’Africains pourraient être plongés dans l’extrême pauvreté, en particulier en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale.

« Pour rouvrir les économies, les décideurs politiques devraient adopter une approche progressive et graduelle qui évalue soigneusement les compromis entre le redémarrage trop rapide de l’activité économique et la préservation de la santé des populations. Les activités économiques peuvent être relancées progressivement sur la base des risques de transmission des différents secteurs », développe Charles Leyeka Lufumpa, économiste en chef par intérim et vice-président pour la Gouvernance économique et la gestion des connaissances à la BAD.

Seuls 21 des 54 pays d’Afrique ont les moyens de faire face

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Le rapport note que la propagation du virus en Afrique dépend en grande partie du degré de préparation des pays, de leur capacité à isoler les patients infectés du reste de la population et à les traiter.

Sur le plan clinique, seuls 21 des 54 pays d’Afrique ont les moyens de faire face aux épidémies.

Le document met aussi en exergue un aplatissement progressif de la courbe de la pandémie. Par contre, compte tenu des insuffisances des systèmes de santé et de la protection sociale, elle reste une menace pour les vies humaines et les moyens de subsistance des populations. Le continent demeure également vulnérable à d’autres menaces, comme les nuées de criquets en Afrique de l’Est, ou encore les évènements climatiques extrêmes.

« 30 millions d’emplois sur le point de disparaître »

Pis, l’Afrique pourrait perdre entre 145,5 milliards et 189,7 milliards de dollars américains de croissance en 2020. De quoi faire dire à Hanan Morsy, directrice du département des politiques macroéconomiques, des prévisions et de la recherche à la BAD : « Pour la première fois depuis un demi-siècle, l’Afrique serait confrontée à une récession économique en raison des retombées de la pandémie de COVID-19. Cela affecterait les progrès réalisés en matière de réduction de la pauvreté car on estime que 49 millions d’Africains pourraient être poussés dans la pauvreté, avec environ 30 millions d’emplois sur le point de disparaître.  Les décideurs politiques doivent agir rapidement pour atténuer l’impact de la crise sur les groupes vulnérables grâce à des mesures de protection sociale bien ciblées. »

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L’institution financière d’en appeler à des mesures d’interventions urgentes pour atténuer l’impact : « les interventions doivent être parfaitement articulées et comprendre plusieurs volets : non seulement des mesures de santé publique pour contenir la propagation du virus et réduire le nombre de décès, mais aussi des mesures de politique monétaire pour atténuer les effets de l’insuffisance de liquidités et les risques d’insolvabilité, ainsi que des mesures budgétaires pour limiter les impacts économiques de la pandémie sur les moyens de subsistance et pour aider les entreprises ».

Elle suggère enfin de nouvelles politiques de régulation du marché du travail destinées à protéger les salariés et les emplois, ainsi que des politiques structurelles devant permettre aux économies africaines de se reconstruire et d’améliorer leur résilience face aux chocs futurs.

Ces secteurs les plus touchés

Dans ce lot, le tourisme, les transports et les loisirs tarderont sans doute le plus à repartir.

Entre 2017 et 2018, le secteur du tourisme et des voyages en Afrique avait progressé de 5,6 % (moyenne internationale de 3,9 %). Pour Morsy, le rapport prévoyait que dans le pire des cas, 49 millions d’Africains supplémentaires pourraient être poussés vers l’extrême pauvreté par les conséquences de la pandémie. Le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté en Afrique (en usant du seuil de pauvreté international de 1,90 $) pourrait atteindre 453,4 millions en 2020 en raison de la pandémie, contre 425,2 millions dans un scénario sans pandémie.

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Les populations d’Afrique de l’ouest et du centre courent un risque plus élevé de tomber dans l’extrême pauvreté en raison de la pandémie, mais le COVID-19 pourrait également aggraver la pauvreté en Afrique orientale et australe.

Selon les auteurs, « pour rouvrir les économies, les décideurs politiques doivent adopter une approche progressive et graduelle qui évalue soigneusement les compromis entre la reprise trop rapide de l’activité économique et la préservation de la santé des populations. Ils doivent également renforcer la confiance et l’adhésion du public et s’attaquer aux goulets d’étranglement structurels qui rendent le continent plus vulnérable aux chocs futurs. »

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