Initiateur de la plateforme Dames Innovations, Dr Abdou Lahat Gueye s’est offusqué de l’absence du Sénégal à la prochaine Coupe d’Afrique. Pour cet ancien cadre de la CEDEAO, cela fait partie des nombreuses bourdes du président de la Fédération, Adama Gueye. De la gestion opaque au manque de plan de développement en passant par la non tenue de réunions, il y en a assez, d’après lui, pour militer pour son départ de l’instance.
« Pour les championnats d’Afrique qui commencent ce lundi à Ouagadougou (Burkina Faso), il a dit que le ministère des Sports n’a pas financé la participation du Sénégal (c’était encore le cas au dernier Mondial, au Portugal). Alors que cette compétition est qualificative au Mondial. Je me dis que c’est lui qui a disqualifié le Sénégal. Car c’est le championnat national qui qualifie les deux meilleurs joueurs en Coupe d’Afrique. Seulement, il en a organisé que trois en huit ans de présidence, avec des primes dérisoires boudées par les joueurs. Dans les textes de la Fédération, il est dit que le président doit chercher des moyens pour organiser des compétitions régulières. Ce qu’il n’est pas capable de faire. Pourtant, rien que Dames Innovation a des millions dans les caisses sur la base de cotisations. Lui ne demande que 18 millions au ministère. Moi, j’ai dépensé 23 millions l’année dernière en tant que particulier. Je ne parle même pas des sponsors et autres bailleurs comme Tamsir Barry. Pour vous dire qu’il ne sert pas mais se sert des Jeux de Dames. L’année dernière, il s’est promené France avec l’argent du contribuable, un avec ancien président et un joueur de Dame retraité, pour participer à un championnat du monde amateur pendant que des joueurs qui devaient être des GMI (grand maître international) depuis 2010 sont encore là. Depuis 2017, il ne se passe rien », a-t-il déploré.
A l’en croire la relève n’est pas assurée depuis la razzia des années avec Baba Sy, Bassirou Kane, Abdoulaye Der, Ndiaga Samb… Pis, c’est en 2010 que le Sénégal a obtenu son dernier GMI (Mor Seck).
« Les grands maîtres sont devenus vieux et dans le sport, il est important de préparer la relève. En 2019, je me suis bien impliqué en sponsorisant beaucoup de plateaux. L’un des bailleurs Tamsir Barry avait quitté à cette époque. J’ai appelé l’actuel président de la Fédération, Adama Gueye, pour lui demander de laisser la main car ça ne marche plus. Il m’a promis de le faire mais qu’on le laisse d’abord finir son mandat et recouvrir certains fonds. Seulement, il y a eu la pandémie de Covid et les 5 millions de subvention de l’Etat. C’est quelqu’un de bien mais c’est son entourage qui fait défaut. Il a donné 30 000 FCfa par club (82), ce qui ne fait même pas un total de 2,4 millions. Où est le reste de l’argent ? L’autre gros problème est qu’il ne vient jamais au ministère, accompagné. Comme s’il n’avait pas de secrétaire général ni trésorier. Pour des raisons de bonne gouvernance, quand on a une Fédération, on travaille avec ses membres. Or, Médoune Diagne, vice-président, n’est plus actif, les autres sont entre Thiès et Ziguinchor. Et ces gens n’ont jamais tenu de réunion physique. Son deuxième mandat finit en février prochain. Mais depuis qu’il a été élu, il n’a jamais organisé d’Assemblée générale. Ce qui est contraire au règlement. Pis, il n’y a pas de commission au sein de la Fédération », a-t-il ensuite déploré.
Les solutions ne manquent pas pour booster la discipline. Abdou Lahat Gueye déclare : « J’ai fait un plan quinquennal de développement. J’ai étudié en Hollande, pays leader des Jeux de Dames. Je connais comment ça doit se passer. Par exemple, le grand-place moderne que je fréquente à Guédiawaye est un modèle qu’on peut répliquer sur le tout le pays. Les idées sont là et ce plan stratégique sera présenté au ministère, au CNOSS (Comité national olympique et sportif sénégalais), pour que le Jeux de Dames soit correctement financé. »