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CAF – Me Augustin Senghor : « Le problème de l’Afrique, c’est nous autres les Africains »

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Non élu au Conseil de la FIFA, Me Augustin Senghor a décidé de rendre son tablier pour le poste de premier vice-président de la Confédération africaine de football. Une décision cohérente à ses yeux. il est désormais simple membre du Comité exécutif de la CAF.
Comment expliquez-vous les résultats qui sont sortis des urnes ?
Je ne suis pas dans le secret des dieux ni dans le secret de la conscience des électeurs, mais à la compilation, les résultats sont portés sur d’autres candidats, des membre du Comité exécutif. La lecture que j’en fait, c’est qu’on est en démocratie et j’accepte les résultats avec beaucoup de fair-play. Après, s’il y’a des constats à faire, on va voir tout cela. A la proclamation, on voit que c’était des votes bloqués. On peut s’interroger parce que, quelque part aussi, ce qui me tenait à cœur, c’était qu’on puisse aller à des élections quoi qu’il arrive. Tous les candidats qui se sont présentés méritaient d’y aller. La deuxième chose est qu’on puisse aller à un vote et que les suffrages exprimés soient les plus clairs. Et quand on voit les résultats, on est un peu déçu comme si tout était déjà joué d’avance.
Qu’entendez-vous par ‘tout était joué d’avance » ?
Quand vous voyez que sur les listes, la grande majorité des vote sont sortis dans le même ordre chronologique… Comment vous pouvez appeler ça ? C’était pas un vote individuel. Si c’était pour un seul poste on peut comprendre, mais c’était des votes groupés. On sait que la veille, des bruits ont couru et même certains candidats ont porté auprès des votants l’idée qu’il y’aurait une liste établie et qui devrait s’imposer. Mais je ne veux pas porter le bouc émissaire, j’ai décidé de partir à des élections, j’ai perdu. Les gens ont fait le choix. Un choix qui me questionne et si les choses ne sont pas bien passées il faut le reconnaître et ne pas chercher la petite bête. On félicite ceux qui ont été élus et on leur souhaite bon vent. Il me reste deux mandats au sein du Comité exécutif de la CAF. D’ailleurs semble t-Il qu’on a utilisé ces arguments pour convaincre les électeurs en leur disant que si Senghor ne passe pas, il reste membre du Comité exécutif. L’un dans l’autre, la conséquence immédiate que j’en tire et que, dans cette situation, je me vois mal continuer comme vice-president parce qu’il y’a une logique et une cohérence dans tout et moi je veux être cohérent. Je suis vice-président et des membres simples ont été élus. Donc est-ce que je suis légitime pour pouvoir les diriger ? Je pense que non ! Je vais informer le président Patrice Motspe. A partir de là, je deviendrai membre simple du Comité exécutif. Mais je dédierai ma mission dans ma modeste compétence pour le développement du football africain et mondial. C’est ça qui faut retenir globalement et vous me permettez de remercier les Sénégalais. J’ai vu comment ils se sont mobilisés derrière ma candidature. J’étais énormément surpris de cet engouement derrière cette candidature. J’ai eu même une sorte de pression parce que je me suis dis ‘si je ne suis pas élu je serai déçu’. Je remercie la presse sénégalaise et même une partie de la presse internationale qui s’est prononcée sur certaine situation et on se rend compte qu’ils (les journalistes) avaient raison quand on regarde les résultats. Tout ce qui’ils disaient (ndlr : au sujet des deals) s’est réalisé et c’est dommage pour l’Afrique. Et encore une fois, je le dis, le problème de l’Afrique, c’est nous autres les Africains.
Certains disent aussi que vous n’avez pas battu campagne ?
Qui veut tuer son chien l’accuse de rage. J’ai battu campagne comme tout le monde. Dans la période critique, je n’ai pas voulu faire comme tout le monde. Car je me suis demandé si certaines pratiques sont conformes avec l’éthique. Si on attend la veille de l’élection pour organiser une activité, attirer les gens chez soi, je n’ai rien à dire là-dessus. Moi-même je suis allé en Mauritanie, mais je pense que dans un monde idéal, ça ne devait pas se passer. J’ai mis les moyens qui me semblaient conformes à ces élections qui étaient de faire le manisfeste de ma candidature, parler de mon profil et tout ce que je représente pour le football, m’adresser directement à l’ensemble des présidents de Fédérations. Tous mes collègues présidents ont reçu mon document et à chaque fois que j’ai eu l’occasion, j’ai parlé à tout le monde. C’est des choix qui ont été faits, on ne peut pas parler de campagne.
Apparement, l’Etat du Sénégal n’a pas soutenu votre candidature !
Je ne vais pas entrer aussi dans ce terrain. Je pense qu’aujourd’hui, au même titre que j’ai remercié les Sénégalais, je remercie les autorités. Au moment de déposer ma candidature, j’en ai parlé au ministre des Sports (Khady Diène Gaye) et elle m’a donné sa bénédiction pour que je puisse y aller. Avant de venir au Caire aussi, elle m’a appelé, on a échangé et elle m’avais promis de voir avec les autorités ce qu’elle pouvait faire. Il est vrai, on est dans un domaine qui est pratiquement diplomatique, on a pris conscience que l’Etat aurait pu servir. Quelque part aussi, on reconnaît que ça n’a pas été déterminant. On se connaît tous. C’est des choix qui ont été faits dans des conditions particulières. Je sais qu’il y a tellement d’urgences que moi-même je n’ai pas voulu déranger les autorités, c’est aussi simple que ça.

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