Le Comité national de gestion des courses hippiques (CNG-CH) a présenté son rapport d’activités et financier hier à l’hôtel Ngor Diarama. Un exercice de transparence présidé par l’adjoint au directeur des activités physiques et sportives (DAPS), Abdoulaye Bamba Mbaye. En place depuis sept mois, l’équipe du président Mouhamadou Lamine Diop a trouvé 3,8 millions de francs dans les comptes bancaires du CNG-CH mais aussi une dette de 26,3 millions due au 3e vice-président, Oumar Bao et 2 millions à des fournisseurs. 343,6 millions ont été dépensés durant toute la saison passée, entre autres pour l’achat d’un logiciel (450 mille), du matériel de bureau (6,4 millions), du matériel audiovisuel (13,8 millions), la caution-location du siège (600 mille) ont été dégagés pour la caution-location. Les recettes proviennent de la vente de tickets d’entrée (41 millions), le sponsoring (39 millions), la Lonase (25 millions), le ministère de l’Elevage (11 millions), le Haras national (1 million), le versement du PMU (181 millions)… Malgré tout, le solde reste négatif (moins 22,4 millions) en raison de la dette de l’équipe précédente.
Une comptabilité régulière
Dès sa prise de fonction, le président du CNG des courses hippiques a mis en place une comptabilité régulière aux normes de l’OHADA et procédé au rehaussement des allocations globales.
296,7 millions ont ainsi été distribués, soit une hausse de 26 % par rapport à 2023. Le pouvoir d’achat des acteurs de la filière rehaussé, l’automatisation du ticketing a permis par exemple d’avoir des recettes records de 5 millions à l’occasion du Grand prix du chef de l’Etat. Autres innovations, la mise en place de la VAR (assistance vidéo), la mise en place d’écrans géants, l’équipement de la salle de réunion du CNG, la formation des jockeys au Maroc et leur participation au Grand prix d’Afrique, l’arrivée de nouveaux propriétaires et nouveaux publics, la formation de 17 jeunes jockeys, l’engagement pour les courses internationales, la formation des cadres et acteurs socioprofessionnels grâce au programme bilatéral avec le Maroc, l’aménagement d’un salon VIP qui sera opérationnel en début de saison 2024-2025. Tout ceci, d’après le rapport, a poussé à faire entrer ce noble animal dans le coeur des Sénégalais, avec le concours des médias. De plus, les équipements techniques ont été maintenus dans un bon état. Le CNG-CH s’est enrichi de 22 stands de départ grâce au vice-président Oumar Bao.
Les innovations
Trois hippodromes ont été identifiés (Thiès, Louga et Tivaouane) et l’instance travaille à rendre les autres fonctionnels pour poursuivre la décentralisation. Dans leur plan de développement, des actions ont été initiées dans ce sens, notamment la conservation de l’hippodrome de Mbacké.
Au niveau organisationnel, 26 journées de course ont été tenues à Thiès et à Louga. Mais les dirigeants insistent sur l’urgence d’avoir un hippodrome national moderne. 228 chevaux ont participé aux courses, dont 64 étalons et 77 poulains de deux ans. Pour 138 courses dans six catégories. Ce qui montre l’effort des haras privés et du haras national. Le CNG travaille en outre au suivi de perfomances des chevaux pour veiller à leur classification.
Autre chiffre symbolique, 114 propriétaires ont été enregistrés. Soit 14 de plus que l’année dernière. Ainsi, l’attractivité et le modèle économique incitent les autres à investir dans le secteur. Dans le cadre d’un partenariat, le Haras national basé à Kébémer a accueilli le premier séminaire des acteurs de la presse sportive. Avec la coopération marocaine, il est aussi prévu le premier salon de l’étalon. La commission médicale du CNG-CH a de son côté évalué la présence des équipes de secours. Un contrôle anti dopage sera organisé lors du Grand prix du chef de l’Etat. Des prélévements ont été envoyés en France, ce qui a permis de mettre en lumière des manquements substantiels. L’instance dirigeante a pris des engagements pour mettre dans de bonnes conditions les experts en charge des prélévements qui ont été confrontés à des difficultés l’année dernière.
Lors de la saison écoulée, les contraintes du calendrier n’ont pas permis d’organiser des courses à Tivaouane et Dahra. Mais il y a eu des courses-terroirs dénommées ‘Mbappat’ (20 journées). L’enjeu est de réhabiliter les infrastructures de fortune à Mpal, Gandiol, Rao, Walo, Matam… Pour la saison 2025, ces courses seront d’ailleurs accompagnées par des subventions substancielles du CNG.
Autre détail, au moins 1804 opérations d’engagement couvrant toutes les catégories ont été effectuées. Le CNG-CH entend exiger des propriétaires, les noms exacts des propriétaires, des accompagnants, des jockeys… 1606 actions de pesage ont été réalisées. Mouhamadou Lamine Diop et Cie proposeront une amélioration du confort et de la sécurité des équipes d’arrivées. La salle de la VAR sera aussi climatisée, les caméras renforcées. La photo finish sera ramenée à un mètre de distance de sécurité pour éviter la brouille du signal.
Dans le volet Formation, une session a été organisée à Mbao pour les acteurs socioprofessionnels, en plus de celle concernant 17 apprentis jockeys et du stage de renforcement de 8 jockeys professionnels. 3 d’entre eux ont participé au Grand prix d’Afrique du 2 novembre à Marrakech (Maroc). L’un d’eux a d’ailleurs occupé la deuxième place. Le volet formation des entraîneurs et autres corps sera défini par le Comité. Une commissaire de course a été formée et elle sera évaluée en décembre. Un groupe sera formé pour étoffer le rang des commissaires de courses.
Le CNG-CH a salué l’amélioration des races, félicitant les haras privés et le haras national. Dans le lot des recommandations et perspectives, il est préconisé l’organisation de journées de réflexion sur l’avenir de la filière, l’amélioration des infrastructures, le développement du volet protection sociale des acteurs de la filière, l’acquisitation d’un tracteur équipé pour l’arrosage, la construction d’un forage à l’hippodrome Ndiaw Macodou de Thiès, le renforcement de la coopération internationale et les partenariats stratégiques.