Le 26 mai dernier, la Cour d’appel d’Anvers a acquitté les 18 prévenus – membres du cercle estudiantin Reuzegom – d’administration de substances nuisibles et de négligence coupable entraîné la mort de Sanda Dia. Selon Les Échos, ils ont cependant été condamnés à faire entre 200 et 300 heures de travaux d’intérêt général, des dommages et intérêts au père, au frère et à la belle-mère de la victime, entre autres. Ce jeune promis à un bel avenir a été tué par des fils à papa membres de cette fraternité flamande de la KU Leuven qui a disparu bizarrement en 2018, coïncidant avec la mort de notre compatriote.

Les parents des suspects qui sont des politiciens, avocats, hommes d’affaires puissants ont tout fait pour.  Lors de l’initiation, Sanda et deux autres nouveaux ont été contraints de boire de grandes quantités d’alcool. Ivres, ils sont traînés dans une cabane isolée au fond de la forêt. Sur place, ils sont obligés de s’asseoir dans l’eau glacée d’une fosse pendant des heures. La brutalité ne s’arrête pas là puisque Sanda fut soumis à une série de taches déshumanisantes, notamment l’ingestion de poissons vivants et la consommation de litres d’huiles de poisson. Privé d’eau et endurant déjà les conditions glaciales, ils urinèrent sur lui et versèrent davantage d’eau froide sur son corps. Son corps ne réagissait plus le soir mais les membres de la fraternité ne demandèrent pas d’aide médicale avant qu’il ne soit trop tard.

Ce n’est qu’en 2023, quatre ans plus tard, que l’affaire a été portée devant les tribunaux. Malgré les preuves évidentes des souffrances physiques de Sanda, les membres de la fraternité ont été reconnus coupables de chefs d’accusation moins graves, notamment d’homicide involontaire, de cruauté envers les animaux et de traitement dégradant.

La fraternité était considérée comme élitiste et protégeait son exclusivité par une tradition de bizutage extrême. Elle n’avait aucun membre noir jusqu’en 2015. Sanda était la deuxième personne de couleur à postuler.