Des résidants au Sénégal et migrants de retour ont été formés aux métiers du sport. Après trois mois, ils ont reçu leur parchemin hier, dans les locaux de la Fondation SEED Project.
De retour au Sénégal en 2016, après trois ans passés en Inde, Gana Niang a tenté de chercher sa voie. Cette titulaire d’un Master 2 en Anglais à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar a depuis participé à une formation en entrepreneuriat à l’aide de la GIZ, programme du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement. Lequel l’a intégrée dans une session de formation dénommée « Retour vers de nouvelles opportunités – Les métiers du sport », organisée par la Fondation Seed project à Thiès. Avec ses trois mois de cours en infographie design, entre février et avril 2023, elle pourra améliorer ses services de traiteur. La gérante de « Saveurs de Ganish » a pu créer un logo et confectionner des cartes de visite, entre autres.
Gana n’est pas la seule privilégiée. Ils sont 80 participants, sur 500 candidatures reçues, à bénéficier de formations en moniteur de basket et volleyball, marketing et management sportif, infographie design… Des métiers d’avenir qui collent avec les enjeux d’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse de Dakar en 2026, la Basketball Africa League et autres événements comme la possible tenue de la CAN de football. Pour madame Seck de la Direction générale d’appui aux Sénégalais de l’extérieur, le SEED est l’exemple parfait de l’impact du sport dans le développement socioéconomique. À l’image d’Amadou Gallo Fall, elle espère que les résultats de ce coaching inspireront d’autres. Justement, le fondateur de ladite Académie et président de la BAL estime que tout part d’un rêve et de la manière de se donner les moyens de les réaliser. « Vous avez la possibilité de mettre en pratique ce que vous avez appris ici. En tant qu’aspirants coachs, organisez-vous dans vos maisons, vos quartiers et, après, on verra comment faire fonctionner cette chaîne », a-t-il dit à l’endroit des récipiendaires.
« Le talent qui existe en Afrique n’existe nulle part » (Gallo Fall)
Au delà de la formation, l’objectif selon lui d’avoir un vrai citoyen. Ce qui passe par le fait d’investir sur la jeunesse, le patrimoine le plus riche, en alliant le sport à l’éducation. « Ce n’est pas de la magie, il faut juste prendre le temps. Aujourd’hui, nous avons l’opportunité de pérenniser la formation dans les coins du Sénégal et en Afrique. C’est l’idée de la BAL. Avec les JOJ à venir, nous aurons besoin d’experts dans beaucoup de domaines. Le talent qui existe en Afrique n’existe nulle part. Il faut donc miser sur le talent en dehors du terrain pour encadrer, motiver le talent sur le terrain. Le diplôme ce n’est pas qu’un bout de papier, il faut en faire quelque chose dans les coins les plus reculés », a-t-il disserté.
Invité d’honneur à cette cérémonie, Aliou Cissé, coach des Lions, a indiqué que c’est plutôt le foot qui doit s’inspirer du basket et ses 16 trophées continentaux (5 en hommes, 11 en dames). À l’en croire, au-delà de la théorie, le métier d’entraîneur requiert cette capacité à transmettre ses connaissances, à être cohérent, pour pouvoir faire passer son message aux joueurs. Il est convaincu que le sport sénégalais est sur le bon chemin. Mais qu’il importe d’insister sur la formation des acteurs pour explorer tout ce potentiel.