Nouvel entraîneur des Lionnes du basket, Otis Hughley Jr a tenu sa première conférence de presse ce vendredi à Dakar. Ce, au lendemain de sa prise de contact avec les Lionnes, au stade Marius Ndiaye, en direction du Tournoi pré-qualificatif à la Coupe du monde prévu du 19 au 25 août à Kigali, au Rwanda. Jouer pour gagner et non jouer pour ne pas perdre. C’est cet état d’esprit que le technicien américain, champion d’Afrique avec les D-Tigers en 2019 et 2021, veut inculper à Yacine Diop et Cie.
« J’aimerai aider à construire cet état d’esprit. Cela consistera à mettre la pression sur le Nigéria. En 2019, on a joué en finale d’Afrobasket contre le Sénégal (à Dakar Arena). Mon ami Cheikh Sarr (coach des Lionnes à l’époque) avait une très bonne stratégie. Mais mon expérience m’a enseigné que lorsque le jeu est très rapproché, avec une telle foule, et que vous ne jouez pas chez vous, vous devez jouer pour gagner. Mes joueuses avaient une ferme croyance et, à la fin, elles ont gagné. Mais je me souviens du fait que le Nigéria ne peut pas supporter la pression. Je connais chacune des joueuses nigérianes et nous allons préparer les filles à mettre la pression sur le Nigéria, de la sortie du bus au parquet. Elles vont se réveiller au milieu de la nuit avec les cauchemars que nous allons créer parce qu’elles n’aiment pas la pression », a-t-il averti.
Pour « redevenir numéro un en Afrique », coach s’appuiera sur le Tournoi de Kigali pour trouver la meilleure composition, développer de jeunes joueuses et leur donner une expérience des grands tournois. « Il s’agit d’une compétition très difficile. Mais quand nous retournerons à l’Afrobasket 2025, elles auront de l’expérience, ce qui va peser sur la balance. Donc, n’attendez rien de l’étape de Kigali, c’est très tôt. L’objectif est la première place à l’Afrobasket. Le Mozamblque, l’Angola, le Nigéria sont toutes de bonnes équipes mais nous sommes la meilleure équipe », a-t-il soufflé.
« Pourquoi j’ai choisi le Sénégal »
Revenant sur ses motivations, Otis Hughley Jr déclare : « J’avais plusieurs options mais j’ai choisi le Sénégal car je voulais être là. Il n’y a pas de potion magique, c’est juste le travail dur. Pour atteindre la victoire, vous devez passer par l’échec. Si vous regardez à travers la porte qui mène vers la présidence, il y est écrit : le président. Pour la porte qui mène au chef de police, il est écrit : chef de police. En revanche, pour la porte menant au succès, il est écrit : l’échec. Vous devez connaître beaucoup d’échecs pour aller de l’autre côté et découvrir d’autres succès. C’est le prix à payer. Il est temps que le Sénégal gagne de nouveau. Je suis content que le bon Dieu m’ait donné cette opportunité pour travailler avec la Fédération, faire partie des acteurs qui vont ramener le trophée. La clé est que quand vous gagnez avec des jeunes joueuses, ce sera le cas pour longtemps. Si elles sont plus âgées, ce sera juste pour une victoire. Il faut faire une combinaison entre jeunes joueuses et des joueuses qui ont l’expérience. »
Ne rien attendre de l’étape de Kigali
Le peuple du basket est impatient de revivre des moments de gloire. L’objectif n’est pas irréalisable selon lui. « Cela semble être arrogant. Mais je dis juste ce qu’il en est, grâce à l’expérience que j’ai. Le Sénégal n’a pas de bons lancers, mais cela va changer. Ceci fait, en même temps avec une pression continue, il sera très difficile de nous battre. Actuellement, l’équipe est très jeune. Comme du bon vin, il faut lui laisser du temps pour qu’il soit délicieux. »
La prise de contact d’hier lui a permis de voir les compétences et aptitudes de certaines joueuses. « Nous allons créer quelques répétitions qui me permettrons d’évaluer le travail à mettre en place. Les filles se sont bien entraînées et cela m’a permis de voir comment elles absorbent les consignes et comment mettre ça en œuvre. Cela m’a permis de voir les forces et faiblesses. Avant de donner les consignes et des orientations, il faut d’abord savoir avec quel genre de personne tu travailles. Là, vous saurez là où elles veulent aller. Le premier jour et le jour numéro 4 seront totalement différent car nous allons commencer à mettre en place des stratégies. Ainsi, quand les autres filles rejoindront le groupe, nous allons leur donner des orientations. Les 12 filles qui sont là m’apportent leur soutien, la Fédération a mis en place une bonne équipe technique et je suis très content de travailler avec eux », a assuré le sélectionneur, réitérant qu’il ne faut rien attendre de ce Tournoi de pré-qualification : « Le premier match, c’est contre la Hongrie, numéro 4 mondiale. La FIBA est une organisation européenne. La plupart des gens qui la contrôlent, c’est des Européens. Le deuxième match, c’est le Brésil, qui a même battu les USA. Là, il ne faut rien espérer non plus. C’est juste la bonne pratique qui nous intéresse. Le troisième adversaire, Les Philippines, a battu la Chine pour la première fois depuis 1970. Elles sont très bonnes mais il y a une chance. Il y a une chance pour gagner tous les matchs, mais pour les deux premiers, c’est très infirme. »