Le basket sénégalais, un grand corps malade. Après avoir porté la discipline en tant que joueurs, les anciennes et anciens se sentent obligés d’enfiler de nouveau leurs baskets pour «faire revenir aux fondamentaux». À travers l’Union des basketteuses et basketteurs du Sénégal (UNBBS), accompagnée de la Convergence pour le renouveau du basket sénégalais (CRBS), ils ont fait une introspection et demandé l’audit d’un «système qui, apparemment, ne donne pas les résultats escomptés».
D’autres organisations au Sénégal et dans la diaspora ont porté leurs témoignages à ce cercle qui invite à aller aux élections du Comité directeur et du président de la Fédération sénégalaise de basketball (FSBB), le 6 mai prochain, avec les «textes originels et non ceux biaisés de 2019». Modérateur de la conférence de presse de ce mercredi, au Good Rade, El Hadj Amadou Diaw, président des anciens basketteurs depuis 30 ans, a insisté sur les «problèmes de droit» qui s’opposent à l’équipe sortante dirigée par Babacar Ndiaye, candidat à un troisième mandat après 2015-2019 et 2019-2023.
Pour Matthieu Faye, en démocrates, ils l’ont laissé dérouler jusqu’à la fin de son magistère. Malgré tout, lui, par exemple, a tout le temps échangé avec lui autour de l’image peu reluisante de ce sport qui a valu 5 Championnats d’Afrique chez les messieurs, 11 du côté des dames. «Aujourd’hui, je sens qu’on est arrivé au bout et il fallait réagir», s’est justifié l’ancien joueur de la Jeanne d’Arc, deux fois champion d’Afrique, membre de la Commission des joueurs (Fiba-Monde).
«Le basket sera sous terre si…»
La clôture des candidatures est prévue ce 5 avril mais pour Pathé Keita, coordonnateur du CRBS, le bureau sortant sait qu’il ne peut pas organiser d’élections. Et la nomination d’un secrétaire général de la FSBB par le ministère des Sports, sans prise en compte de leurs «nouveaux textes», prouve qu’ils sont dans l’illégalité.
Donc, prévient-il, parler de boycott est impensable d’autant qu’ils attendent la mise en place d’un Comité ad hoc neutre pour déposer la quinzaine de dossiers de candidatures en leur possession. «Le basket est déjà à terre, si Babacar Ndiaye et Cie insistent, il sera sous terre», a encore averti le président de Guédiawaye BC
Bilan négatif, relation malsaine
Tout comme Baba Tandian, ancien patron de la BSBB, Abdourahmane Ndiaye « Adidas », ex coach des Lions, s’est insurgé contre cette façon d’entacher l’honneur des gens – référence faite au communiqué de la Fédération qui s’en prend à Matthieu Faye, MVP de l’Afrobasket 1980 et introduit dans le «Hall of Fame» par Fiba-Monde. Il incite à avoir cette capacité sociale à apaiser les comportements, convaincu que le succès ne se construit pas de façon spontanée, séquentielle.
«L’exemple du football doit nous interpeller. Ce n’est pas un problème de personnes mais un problème de projet. On est tous là pour mettre notre expérience au service du basket. On ne peut rester insensible à ce qui se passe. Il faut avoir l’honnêteté intellectuelle de reconnaître, rectifier et aller de l’avant. Le bilan n’est pas positif, en plus d’une relation malsaine. Et il faut que tout le monde soit concerné», a tranché le technicien.
Cet argumentaire est appuyé par Joseph Lopez, double champion d’Afrique. «On fait partie des 3 États les plus titrés en Afrique. On ne peut rester là, complices. En Égypte (troisième fenêtre des Éliminatoires Zone Afrique de la Coupe du Monde 2023), les garçons n’étaient pas en condition physique. J’appelle la famille à se joindre à nous pour porter le message du basket. La plaisanterie a assez duré. Arrêtons ces attaques qui n’ont ni queue ni tête. Matthieu Faye a été intégré dans le ‘’Hall of Fame’’. Mais il a été ignoré pour des problèmes crypto-personnels. Tout le contraire de Mame Maty Mbengue qui a été fêtée en grande pompe. Et elle le mérite quand même, tout comme Matthieu», a pesté le premier africain à jouer au championnat universitaire américain.
Sa sœur, Amélie, première capitaine des premières championnes d’Afrique, concède que la famille de la balle orange ait été dispersée par des gens de la Fédération. «Nous porterons le combat chez qui de droit», a-t-elle dit à propos du communiqué d’hier. Une attaque que Matthieu Faye himself minimise, jurant qu’il ne descendra pas si bas.
Cette fédération est une honte un accident de l’histoire maintenant apres deux mandats il doit quitter