Amadou Ly a rencontré la presse nationale ce mardi 6 août à Dakar pour discuter du secteur de l’énergie. Fort de son expérience de 19 ans, le président directeur général de Akilee Sa a d’entrée déclaré qu’il est de sa responsabilité, lorsqu’il est question de sujets dont il a connaissance, considérant que cela peut avoir des implications sur le quotidien des Sénégalais, qu’il est important de s’entretenir avec eux et alerter les autorités.
Arrivé deuxième dans sa commune de Keur Massar Sud lors des dernières élections municipales, il avait déclaré sa candidature à l’élection présidentielle de mars 2024. Recalé au deuxième tour du parrainage, il est sollicité par le candidat Bassirou Diomaye Faye. Sur ce, il était le directeur de campagne adjoint en charge de la stratégie et des finances et devient un grand artisan de la victoire.
En tant que citoyen sénégalais qui s’active dans la politique depuis trois ans, il a démonté pièce par pièce les contrats nébuleux autour de ce secteur névralgique notamment le Woyofal et sa hausse vertigineuse. Une manière d’inviter les nouvelles autorités à ne pas tomber dans les erreurs du régime sortant.
En effet, se désole-t-il, certaines entreprises payent 230 francs Cfa le kilowatt. Ce qui peut plomber leurs activités.
Amadou Ly de dévoiler les secrets du plus gros contrat de l’histoire signé entre la société nationale d’électricité (SENELEC) et West Africa Energy et dont l’investissement est estimé à 200 milliards de francs Cfa. Il s’agit selon lui d’un consortium mis en place par Samuel Sarr, ancien ministre de l’Energie sous Wade, et d’autres privés sénégalais. Son parti Yeesal En Marche n’est pas contre l’idée de base de privilégier des nationaux mais les procédures posent problème. « Contractuellement, c’est pour une centrale de 300 mégawatts. Le contrat a été signé, en entente directe, le 11 juin 2020. Le premier manquement est le fait d’être dans l’incapacité de délivrer une licence de production et de distribution d’électricité. Car à part la SENELEC, seuls les gestionnaires des concessions rurales ont cette possibilité », a-t-il expliqué, se référant sur la loi d’alors, 98-29. Et de révéler que ce n’est qu’en septembre 2021 que West Africa Energy a demandé l’autorisation pour avoir la licence. « En droit, ce contrat est nul et non avenu », a-t-il tranché, dénonçant le fait qu’il n’y ait pas eu d’appel d’offres pour un contrat de 25 ans qui devait sortir 3500 milliards. Un travail que pouvait faire Energy Reseach Sénégal ou SENELEC détient 49% des parts et sur la base de l’entente du 12 avril 2019. Or, la société d’électricité ne détient que 15% de West Africa Energy. Autre contentieux en vue, dit-il, l’affaire de la centrale de Sendou oui SENELEC est en arbitrage international et « cela peut avoir des conséquences qui peuvent se répercuter sur le prix de l’énergie ».
Parmi les cafards de la SENELEC version Pape Mademba Biteye, le contentieux avec Akilee Sa. Cette société de solutions informatiques devait déployer et exploiter un système de comptage intelligent à même de réduire les pertes commerciales et les charges d’exploitation de SENELEC de 500 milliards FCfa en 10 ans pour un coût total du projet de 187 milliards (soit 18,7 milliards par an en moyenne, qui plus est préfinancé par Akilee à 85%. « On nous a arraché le contrat avant de le donner aux Israéliens. J’ai écrit à l’Ofnac le 14 février 2022 pour leur placer de surcoût de 6 à 9 milliards FCfa », s’est désolé le PDG.
Amadou Ly a aussi dénoncé la location de deux bateaux centrales dont Powershop qui, sur place depuis 2019, a coûté 100 milliards sur les deux dernières années. Alors que la SENELEC pouvait avoir sa propre centrale en injectant la moitié de cette somme.
Autre violation, l’achat de deux immeubles pour environ 9 milliards, en plus d’un conflit d’intérêt manifeste concernant celui qui abrite la direction commerciale.
S’y ajoute la société Vinci qui a signé deux contrats en entente directe (2018-2019 et 2024. Et le dernier est de 200 millions d’euros. « C’est comme avec le TER où des sociétés chinoises ont proposé moins que ça. Ce qui tue le Senegal, c’est des DG politiciens et des lobbies. Après ils nous pompent l’air avec des actions sociales tape-à-l’œil. Sur cinq ans, le salaire cumulé de Pape Mademba Biteye m atteint les 400 millions. Comment peut-il offrir des milliers de table bancs à des gens ? Alors qu’il n’avait pas 300 000 francs à donner au griot lors de sa prise de fonction », a-t-il lâché.
Aujourd’hui, le leader de Yeesal estime que son successeur, Pape Toby Gaye, est dans la continuité des activités de Pape Mademba Biteye vu qu’à l’époque, en tant que secrétaire général, il ll’accompagnait dans des activités politiques. « Cela pose le débat sur Modifier l’article « Amadou Ly, PDG Akilee : « Ce qui tue le Senegal, c’est des DG politiciens et des lobbies » » ‹ Le Journal de Dakar — WordPress l’utilisation des deniers publics, sur l’obligation de la reddition des comptes, du choix des hommes. Si on auditionne pas l’ancien directeur général de la SENELEC, on peut laisser tout le monde vaquer à ses occupations. Car le Juub Juubal Juubàti ne sera plus une réalité », a-t-il asséné car tous ces surcoûts se répercutent sur le prix de l’électricité, au détriment du contribuable sénégalais.