Le ministre du Développement industriel et des PMI a présidé ce jeudi 02 juillet la cérémonie d’ouverture de la deuxième Réunion du Comité Consultatif sur la filière Acier.
Un cadre d’échanges entre les acteurs du secteur industriel pour trouver des solutions aux problèmes qui se posent et contribuer à la réflexion stratégique sur les politiques publiques en la matière.
Pour Moustapha Diop, cette filière constitue, par sa maturité et sa capacité intégrative, une chaîne de valeur à fort potentiel avec des performances importantes du point de vue des capacités industrielles, mais aussi en termes de création de valeur ajoutée et d’emplois.
130 milliards, valeur globale de l’investissement
En effet, dit-il, la valeur globale des investissements du secteur industriel de l’acier au Sénégal est de l’ordre de 130 milliards FCFA, représentant une capacité de production industrielle estimée entre 450 000 et 500 000 tonnes par an, qui couvre la demande nationale estimée à environ 400.000 tonnes.
En 2018, le chiffre d’affaires global de la branche industrielle métallurgie et travaux des métaux était évaluée à plus de 220 milliards de francs CFA, pour un effectif de 133 entreprises formelles, dont 80% de PMI.
“Le secteur génère environ 10 000 emplois directs et globalement plus de 600.000 personnes vivent de l’économie sociale développée autour de cette filière”, informe le ministre devant le représentant résident de l’ONUDI, le président de la Confédération nationale des Employeurs du Sénégal, le président du Groupement professionnel des industriels de l’acier au Sénégal (GPIAS), entre autres.
La réponse au mémorandum du GPIAS
Et d’ajouter : “Malgré son fort potentiel de croissance et de développement sectoriel, en raison notamment des grands chantiers de construction de l’Etat, le secteur de l’acier connait depuis deux ans, des problèmes de compétitivité, ayant entrainé la fermeture de certaines entreprises. Le Groupement Professionnel des Industriels de l’Acier au Sénégal (GPIAS) a produit un mémorandum qui sera examiné au cours de nos travaux et qui indexe les importations massives et frauduleuses de fer à béton, les fausses déclarations de valeur en douane, les réexportations fictives de marchandises sous douane, les exonérations indues et abus sur les quantités, le non-respect des normes de production, le coût élevé de l’électricité.”
Moustapha Diop assure que toutes ces questions ont été portées à l’attention du président Macky Sall au dernier Conseil des ministres.
“Au moment où notre pays prépare son plan de relance de l’économie post-Covid, la filière de l’acier doit capter, aujourd’hui plus que par le passé, toute notre attention, car elle nous permet au moins de garantir notre souveraineté sur les produits dérivés et de bâtir un écosystème d’industrie de matériaux de construction. Des efforts importants ont été faits ces dernières années pour soutenir et protéger la filière, à travers notamment l’adoption de la norme NS 02 035 sur le fer à béton, mais aussi et surtout les mesures importantes prises par la douane tant au plan règlementaire qu’au plan opérationnel, et sur lesquelles son représentant reviendra certainement au cours de nos échanges.”
Conscients que l’État doit faire plus pour la filière, il convoque la requête du ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique d’appliquer une taxe parafiscale sur le fer à béton, pour alimenter le fonds pour l’Habitat Social, comme c’est le cas pour le ciment.
L’application de cette taxe devant aller de pair avec les mesures de soutien et de protection des industries nationales ; ce qui facilitera l’accès à un logement décent pour tous.
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